lundi 30 juillet 2007

Première recherche

Bonjour à tous,

Je ne suis toujours pas satisfait de mon travail de recherche sur la vérité de l'être. Je reprends donc la parole, sans doute dans le vide, mais peut être pas. Qui sait ?

Je me sens divisé, entre une interprétation spiritualiste et une interprétation matérialiste ou rationaliste (dans le sens étroit) de l'être. Il faut bien que je fasse avec et que je me lance malgré tout...

Donc je mes souviens d'un choc à cause d'une fille qui riait de me voir empêtré dans mes difficultés à lire et à comprendre le texte. C'était quelque part dans une école, où je suivais les enseignements d'un maître. Ce rire sarcastique m'a fait comprendre qu'une autre forme de savoir existait peut être. Mais surtout ce rire me renvoyait à d'anciennes angoisses mal résolues.

Depuis toujours, j'étais en bute à une sorte d'aveuglement symptomatique face à l'évidence de ce que l'autre voyait. Comme un trou noir devant l'image. Pourquoi moi je ne pouvais voir l'évidence ? Quelle évidence ? Pourquoi je ne voyais que ce trou ? Je croyais que c'était une faute et je tachais de me corriger, mais en pure perte.

En fait je crois que la vérité est strictement individualiste, non partageable. La vérité, c'est ce qui nous sépare les uns des autres, ce qui nous condamne à une solitude sans remède. Je ne crois pas à la science.

La difficulté dans la société moderne, c'est la perte d'une vérité commune. C'est aussi une chance bien sur, mais elle n'est pas facile. Comment faire du lien social à partir de ce qui nous sépare ?

Longtemps j'ai cherché une alliance. Un principe social qui puisse faire noeud. Avant et encore aujourd'hui dans certaines communautés arriérés (il faut bien appeler un chat un chat), il y avait la religion. Mais ce temps est pour moi et pour beaucoup d'autres révolu.

On sait que la fin du paradigme religieux a mené vers la tentation d'une solution finale totalitaire, au nom de la raison, qui fut un désastre absolu pour l'humanité. Cela je ne peux l'oublier et j'en dois supporter la responsabilité. C'est à dire que je dois y répondre. Ou sinon je lâche lâchement la corde et je me vautre dans une hébétude sourde.

On ne peut plus prétendre à une vérité commune. La vérité, c'est la division universelle. Toute communauté est haïssable. Qu'elle soit de classe ou de race, nationale ou internationale, religieuse ou politique, familiale, clanique, ou universitaire. Mais l'individu lui même n'est pas l'Un qu'il faut. Il n'échappe pas à la règle universelle de la division.

Cela semble poser la question de l'amour. Où est l'amour ? Qu'est-ce que l'amour ? Une illusion (au sens freudien) ou la vérité dernière, celle que justement je cherche ? Je ne veux pas forcer la réponse : je ne le peux pas. Il y a là quelque chose qui résiste à la raison, pourquoi ne pas l'accepter comme tel ?

Mettre une réponse à cet endroit, ce serait faire preuve de démesure, comme disaient les anciens grecs. L'amour en tous cas est la grande question, celle qui est toujours ouverte. Ne pas la refermer, c'est cela le difficile.

Surtout ne pas mettre un savoir à cet endroit là. C'est la place de la vérité. Et du fantasme. Qu'est-ce que le fantasme ? Une réponse, un bricolage, qui permet au sujet de soutenir son désir face au réel d'une jouissance impossible. (Hé oui, je suis passé par l'école lacanienne !) Mais j'en suis sorti aussi...

Pourquoi ? Précisément parce que je crois qu'on ne peut asseoir là-dessus (et s'asseoir dessus) un savoir. Parce que la division existe bel et bien. J'ai donc plutôt choisi la sortie par la vérité. Et ce ne fut pas une mince affaire.

Mon souci avec la psychanalyse, c'est qu'elle réinjecte finalement une morale bien pensante là où il n'y a plus rien à espérer. c'est qu'elle prétends contrôler, superviser, etc..., là où il faut accepter l'existence d'une faille incommensurable.

Je me suis presque perdu, j'ai frôlé la folie. Mais j'en suis ressorti. Je voulais faire entendre cette vérité partout refoulée. Une voix sortant du réel de l'abîme. Plutôt un choeur, car on n'est jamais seul dans le cercle du feu. C'est là le lieu de notre vérité. Le lieu de notre humanité commune.

A bientôt.