mercredi 1 août 2007

Deuxième recherche

Et alors ?

1) Je crois en l'existence d'une vérité unique.

2) Je crois que je suis celui qui la dit.

J'ai eu la vision d'un peuple parlant d'une même voix à travers mille bouches. Je suis la vérité multiple, car l'Un est multiple. Or je est l'Un, et le moi est multiple. Mais ce n'est qu'une vision : elle ne fait que témoigner de mon obsession à résoudre la division...

Je voudrais résider dans le bain du langage. Dans le choeur du langage. Loin de nous est la lumière. Nous sommes comme les grenouilles dans la mare. Le langage est une prière adressée à la lumière.

L'essentiel est amour. Si dieu nous aime, nous sommes sauvés. Éclairés. Justifiés. La question de son existence ne se pose pas de manière rationnelle : elle est une nécessité de la structure subjective.

Sans Lui l'ombre reprends sa domination. Nous avons tous besoin d'un père qui nous garde des ténèbres. Car qui suis-je dans ce monde sans fondement, privé de tout appui, de toute raison ? La science est vaine.

Je ne veux pas être du côté de ceux qui s'appuient sur les ténèbres. Qui en font leur certitude, leur principe absolu. Mais qu'est-ce que la lumière et comment nous est-elle donnée ? Faut-il beaucoup souffrir pour mériter Sa grâce ? Luther a déjà répondu. Ce n'est pas la souffrance qui justifie. Bouddha serait assez d'accord avec lui. Le problème, c'est de dépasser la souffrance.

La haine est dans le coeur de l'homme. Ce serait lui (avec elle) qui produirait la souffrance, qui en serait le responsable. La voie consisterait donc à se débarrasser de sa haine, pour s'ouvrir à l'amour du père, toujours déjà là, présent mais ignoré, oublié, bafoué.

Cependant méfions nous des églises et des docteurs de la Loi. Ceux qui condamnent et jugent. La vérité existe, mais elle est transcendante. Elle ne peut se justifier rationnellement. Personne ne peut s'en prétendre le possesseur et en faire autorité. la vérité est dans l'amour. Celui qui bouscule toutes les certitudes. Celui non qui arme, mais qui désarme. Celui qui fait verser les larmes.

On est touché par la grâce, on ne la comprend pas. D'où vient-elle ? Question inutile. Il suffit de l'accepter et de dire merci. Parfois on rencontre des êtres qui nous la révèlent. Eux ne le savent pas. Il suffit d'un geste. D'un mot. D'un signe.

Cela n'a aucun sens ! He oui... J'ai rencontré autrefois une fille qu'on appelait Bene. Ce fut elle qui m'a transmis la fleur du mystère, d'un baiser recueilli sur ses lèvres. Comment une telle chose est-elle possible ?

La rose éclot où elle veut. Souffrez tant que vous voulez, purifiez-vous, mangez casher ou hallal, cela ne servira à rien. Certes on peut prendre cela, des observations rituelles, pour une preuve d'amour. Mais est-on sûr qu'elle trouvera l'adresse ? De quoi se nourrit l'amour ? Certainement pas d'un savoir assuré et opulent.

L'amour ignore la Loi. Non pas qu'il la méprise. Mais il est autre. Il est l'étranger de toute nation, de toute tradition, de toute religion. Parce-qu'il est l'éternel absolu. Aucun prophète n'a dit le dernier mot. Et dieu a toujours des fils.

Entre les hommes et dieu il y a une distance incommensurable. Même à la vitesse de la lumière, on ne peut franchir la bée. Alors comment ? En acceptant de l'aimer, Lui, contre toute raison. Et cela produit quoi ? Un homme nouveau ? Des forts en gueule ? Des va-t-en guerre ?

Non : des amants discrets et solitaires, dont la douceur, la fragilité et la simplicité sont les signes les plus tangibles. Car la force n'est pas lumineuse. Elle est toujours obscure. Et c'est le dernier ennemi dont il faut s'affranchir pour gagner le ciel. Soit la délivrance, la paix, la vérité. Et leur partage. Car sans partage, il n'y a pas d'accomplissement et Dieu demeure oublié.

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